Je vais t’ouvrir le bide ! Et après, à moi le pelotage de boobs ! (Tome 2)
Comme beaucoup, j’ai découvert l’univers et le style si particulier de Tatsuki Fujimoto avec sa première série. Fire Punch avait fait pas mal de bruit à sa sortie, en proposant un étrange futur sombre et désespéré à l’image de son héros qui brûle littéralement de fureur vengeresse. Alors que j’étais assez réticent lorsque je voyais les tomes en librairie, j’ai eu la chance de pouvoir enchaîner les 8 grâce à un ami qui ne comprenait pas comment j’avais pu passer à côté. Et en effet, ce fut une grosse claque, le genre de lecture qui rend accro ! Tout naturellement, j’ai lu ensuite le premier tome de Chainsaw Man, une nouveauté que ce même ami venait d’acquérir, et je n’ai pas été emballé plus que ça. Mais avec l’arrivée de l’incroyable anime du studio Mappa l’année dernière, j’ai décidé de redonner une chance au manga. Et bien, ce fut le plongeon !
Le jeune Denji est la malchance incarnée. Après le suicide de son père, il se retrouve, enfant, à la rue, héritant des dettes astronomiques contractées par son géniteur auprès de la pègre locale. Son seul compagnon d’infortune est une sorte de chien-tronçonneuse bizarre nommé Pochita, que le jeune garçon a sauvé en lui faisant boire un peu de son sang. Ensemble, ils accomplissent des missions d’élimination de démons pour juste subsister dans des conditions de vie extrêmement dures. Profitant jusqu’au bout de l’incroyable naïveté de l’adolescent, son employeur, un des principaux gangsters de la région, va jusqu’à le piéger lors d’une de ses missions, le laissant pour mort dans une benne à ordures. C’est là que Pochita, qui se révèle être en réalité le surpuissant démon-tronçonneuse, fait un pacte avec Denji et fusionne avec lui pour le sauver en lui conférant ses pouvoirs ! Le carnage qui s’ensuit va attirer l’attention des Demon Hunters de la sécurité publique, une organisation gouvernementale chargée de l’extermination des démons qui s’en prennent aux humains. La chef de section Makima propose alors à Denji de les rejoindre, en échange d’un toit et d’un salaire. Les aventures de Chainsaw Man peuvent commencer !
Vu comme ça, tout ceci ne semble avoir aucun sens… Et c’est justement ce que je préfère dans ce manga : le délire est assumé jusqu’au bout, dans cette réalité alternative où absolument tout peut être un démon, des êtres vivants aux objets inanimés, et même jusqu’à des concepts abstraits ! Les arcs narratifs s’enchaînent sans temps morts, d’une rencontre malheureuse à une autre pour ce pauvre Denji, constamment pris pour cible et dépassé par des événements qu’il ne comprend pas.
Autour de son héros inadapté à la société, le mangaka a créé toute une galerie de personnages plus ou moins sympathiques et devenus déjà mythiques comme Aki, Power ou Makima. Ils sont tous dotés de pouvoirs originaux et souvent démesurément puissants. Les affrontements s’illustrent ainsi sur des planches très dynamiques et explosives, à grands flots d’hémoglobine et ce qu’il faut de membres et de tripaille qui volent… On est ici dans de la pure série B, trash et pétrie de références pop-culture (cinéma et comics essentiellement), jusque dans les choix de mise en page audacieux de Fujimoto encore exacerbés dans son récent one-shot Adieu Eri. Si on peut avoir l’impression que l’intrigue part dans tous les sens, il n’en est rien, tout ce délire reste très cohérent,et lorsque les vrais enjeux finissent par se dévoiler ça fait vraiment très mal… Je vous souhaite de ne jamais avoir été spoilés ! La série est remplie d’humour mais aussi de scènes particulièrement violentes visuellement et psychologiquement, ce n’est pas du tout destiné à un jeune public !
Maintenant que j’ai rattrapé mon retard, Chainsaw Man fait partie des séries du moment dont j’attends fébrilement les prochains tomes. La deuxième partie du manga, qui a débuté dans le tome 12, opère un virage à 180° qui m’a beaucoup dérouté, mais je me suis rapidement laissé conquérir par ces nouveaux protagonistes toujours aussi barrés et le nouveau cadre dans lequel se poursuivent les mésaventures de Denji : impossible de savoir où tout cela va nous mener ! Une chose est sûre, on a pas fini d’entendre parler de Chainsaw Man : l’anime reviendra prochainement avec un film d’animation adaptant l’arc suivant (pour 2024 j’espère), ça va être épique !
Je vous laisse avec l’incroyable opening de la saison 1 de l’anime, hyper-référencé et complètement dans le ton décalé du manga :
Chainsaw Man – tomes 1 à 13, de Tatsuki Fujimoto
Crunchyroll Manga
7.29 € le manga
Sortie française du tome 1 le 11 mars 2020
Les Affamés de lecture 